Ecrire comme je parle
Instit.../Réflexions sur notre langue
 


 
Smyley, ponctuation...même combat!

 
Quand je rédige un message, sur le Net, je puis utiliser des "smyleys" pour renforcer ou modérer mon propos.
Dans le langage écrit traditionnel, je n'utilise bien sûr pas les smyleys, mais d'autres signes qui jouent presque le même rôle.

Si je suis gaie, étonnée, interloquée, je puis utiliser le point d'exclamation.

" Quelle jolie frimousse!"
 
par exemple, en m'émerveillant devant le minois du bébé de mes amis.

"Quel temps épouvantable!"
 
en regardant la pluie qui ne cesse de tomber et me désespère.Pour chacune de ces phrases, ma voix marque l'étonnement en modulant un fragment de phrase et se termine en revenant à la même hauteur.
 
 
Ou si je m'interroge, à propos du prix des mirabelles par exemple, je pose la question:

"Combien ces mirabelles?"
 
qui se termine par un point d'interrogation et que ma voix termine  en restant en suspens dans les hauteurs.
 
 
Ces deux signes: ! ? correspondent à une façon de m'exprimer, d'utiliser ma voix. Lorsque j'écris, je les utilise pour bien renforcer mes ressentis.

Sinon, il y a tout simplement le point. Il ponctue mon discours, il sépare les idées en les inscrivant dans les cases différentes que sont les phrases. Lorsque je parle, ma voix énonce d'un trait, sur la même ligne vocale, le contenu d'une idée et lorsque j'ai fini sur une idée, que je veux passer à une autre, ma voix s'éteint en baissant . Cette descente de la voix, c'est le point qui la marque à l'écrit.
 
Je vais à la pêche.
Je marche très vite pour ne pas être en retard.

 
Dans un texte, tout cela s'enchaîne, les phrases se succèdent, donnant la totalité du discours que je veux transmettre. Elles commencent par une majuscule et se terminent par un point. Ceci dans le cas général, en simplifiant à l'extrême, mais il y a bien d'autres repères qui feront l'objet d'un prochain article. Mais dans tous les cas, les majuscules ne se trouvent jamais en milieu de phrases, sauf dans les cas très particuliers des noms propres.
 

Je retiens que c'est ma voix qui, par des modulations spécifiques, m'indique la ponctuation adéquate!
Après chaque point, une majuscule!



 
Parler et écrire, respirer et mettre des virgules
 

 
Ecrire, c'est mettre par écrit ce que j'énonce à voix haute, ou ce que je pense tout bas....

Qu'est-ce qu'il fait froid ici!

 J'espère qu'il a bien compris ce que je lui ai dit, et qu'il ne me ramènera  pas un éclair, alors que j'ai une envie folle de carolo!
   
Quand je parle, ma voix se module, monte, descend, se pose pour respirer.

Quand j'écris, je donne plus d'expression à mon langage en le renforçant grâce à la ponctuation, comme avec les smyleys dans les messages sur le Web.

Ma voix descend aux points, quand la phrase est terminée,

Il est parti en voyage en Alaska.

sauf si je m'interroge, là je mets le ? qui la laisse en suspens bien en l'air dans les aigus,

Quand reviendra-t-il? Le sais-tu?

ou si je m'étonne, m'extasie...là je mets un ! qui montre que ma voix reste "baba" d'admiration et reste sur la même hauteur!

C'est magnifique! Tous ces camaïeux sur l'étoffe soyeuse contrastant avec la rudesse du sisal! J'adore!

Mais entretemps, je dois quand même respirer, mettre des morceaux de phrases en relief, et là, ce sont les virgules qui interviennent.

Les virgules, bien pratiques dans les énumérations:

"Est-ce que tu joues de la guitare, du piano, de l'accordéon, du clavecin, du tambour, de la viole, de la flûte, ou de tout autre instrument?"

S'il me fallait dire tout cela dans un souffle, je m'épuiserais et mon interlocuteur n'y comprendrait rien, ce serait un galimatias de mots inintelligible!
Par contre, les virgules séparent chaque nom d'instrument, me permettant de laisser un temps mort afin que l'image ou le son puisse apparaître dans la tête de mon lecteur. Mieux, elles renforcent la question en amorçant cette montée du point d'interrogation. Pratique pour éclaircir le discours.

Pratique aussi pour mettre en relief les détails d'une description qui , peu à peu, s'ajoutent pour donner un tableau bien clair d'une scène:

 
Le vent, subitement, se mit à souffler furieusement, le ciel se couvrit de nuées d'un noir menaçant, obstruant l'horizon, et les arbres agitèrent leurs branches dans tous les sens, tels  des êtres désespérés implorant la clémence du ciel, laissant s'éparpiller leurs feuilles ocres, aux reflets dorés, les dispersant comme une pluie d'écus, tranchant avec l'obscurité naissante.

Pour écrire , il me suffit de m'écouter, de répéter lentement ce que je veux énoncer, et d'ajouter la ponctuation adéquate.


 
Comment j'écris quand j'ai des problèmes


 
Ecrire, ce n'est pas toujours facile! Certains le font sans recherche, sans efforts, et pour d'autres, c'est fastidieux! Chacun est différent, heureusement, et, tous , nous possédons un domaine qui nous convient et d'autres où c'est plus compliqué!

Personnellement, lorsque j'écris, ce n'est plus aussi facile. Les années s'ajoutent, mais les compétences diminuent, il faut sans cesse se remettre à jour, vérifier, réfléchir, retrouver les mots qui manquent, se remémorer une règle, relire une phrase plusieurs fois...Avant, tout se faisait sans que j'y réfléchisse! Aujourd'hui, je dois surveiller...

En tenant compte de mes défaillances, je prends près de moi un dictionnaire, peu importe l'année d'édition, un pas très récent peut convenir, il me manquera des mots, mais ce n'est pas bien grave, Internet compansera ces manques.Il m'arrive souvent de consulter ce dictionnaire! Je me récite l'alphabet pour plus de précision dans la recherche et j'y vais progressivement! Cela prend du temps de chercher dans le dictionnaire, mais cela permet aussi de consolider et de bien définir un mot. Souvent, je connais certains mots approximativement  et je suis étonnée d'en découvrir le sens exact et d'autres sens que j'ignorais totalement! Ce n'est pas du temps perdu!

Outre le recours au dictionnaire, je retravaille le sens de ce que j'écris et je relis à voix haute parfois quand je ne parviens pas à me concentrer! Il est des jours où ça coule tout seul et des jours où je dois réécrire plusieurs fois un tout petit bout de texte...L'inspiration, c'est cela! ce n'est pas toujours au rendez-vous, même si je sais ce que j'ai à dire, trouver la bonne formulation, ce n'est pas donné, ça se mérite!

Dans ces cas-là, je redis ma phrase doucement et j'écris chaque mot en le répétant et en le découpant syllabe par syllabe. En même temps, j'imagine ce que représentent les mots un à un, je me fais un dessin mentalement, pour bien évoquer ce que j'ai écrit! Je me représente aussi la scène que je décris, pour bien en donner les détails, pour bien en vérifier la correspondance entre ce que j'écris et ce que je veux exprimer!

Ce va-et-vient "parler-écrire", c'est la base de l'écriture! Je parle à quelqu'un et j'écris ce que je lui dis! Je l'imagine en face de moi et je m'interroge sur ses réactions! Mon message est-il lisible et compréhensible?

Si vous avez d'autres "trucs" pour rédiger, écrire...n'hésitez pas à en faire part , cela peut aider à voir les choses différemment!
 





 



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